Le Pamplemousse, You Zhi.
Le pamplemousse est le fruit du pamplemoussier qui fait partie du genre Citrus de la famille des Rutacacea.
Son nom chinois est You Zhi, 柚子 signifiant littéralement « fruit du pamplemoussier ».
En occident, en confond très souvent deux fruits qui n’ont pas la même origine : le vrai pamplemousse issu du citrus maxima et le pomelo, d’apparition relativement récente. Il s’agit d’un hybride entre le pamplemousse et un oranger à fruits doux, citrus sinensis que l’on appelle citrus paradisis. Dans les pays anglo-saxons, on l’appelle aussi « grapefruit » car les fruits poussent en grappe.
Le pamplemousse « vrai » possède une écorce verdâtre alors que le pomelo a une écorce jaune avec des quartiers tirant vers le rose.
Nous allons voir qu’en médecine chinoise, ces deux types de « pamplemousse » possèdent des actions très similaires. Ils ont pour action principale de tonifier la Rate et de dissoudre les mucosités, ce que l’on appelle le Tan. Il contrecarre les effets néfastes de notre alimentation trop riche.
En occident on considère le pamplemousse comme un aliment favorisant la perte de poids. Mais c’est aussi un antidiabétique, un anti-infectieux et même un anti-cancer.
Il est à noter que l’acide citrique qu’il contient n’est pas acidifiant et est donc sans danger pour ceux qui souffrent d’hyperacidité, en particulier au niveau de l’estomac. À condition bien sûr de ne pas en prendre en excès. Un demi-pamplemousse suffit largement à obtenir les effets escomptés.
Utilisé depuis plus de 4000 ans en Chine et au Japon, c’est un fruit particulièrement hydratant, et aussi un purifiant des Poumons et de la peau.
En France, on connaît donc surtout le pomelo et ce, seulement depuis les années 1900 ! N’ayant pas trouvé de proverbes ni de citations s’y rattachant, une petite devinette : « qu’est-ce qui est gros comme un pamplemousse, et dans lequel on peut mettre toute l’eau de la Terre ? ». Réponse en fin de ce texte.
Que dit la médecine chinoise ?
Le pamplemousse est de nature Froide et de saveur Douce et Acide.
Je vous rappelle que la saveur douce est reconstituante et harmonisante. La saveur acide est astringente. Et l’association du doux et de l’acide et en plus humidifiant, d’où la nécessité de ne pas en faire une surconsommation. Une phrase chinoise dit en effet que « le logiciel Rate-pancréas déteste l’humidité ».
La nature froide, comme son nom l’indique, permet de lutter contre l’excès de chaleur interne, ici surtout d’origine alimentaire.
Les organes méridiens où vont se diriger principalement ses effets sont ceux :
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- De l’Estomac,
- De la Rate et
- Du Poumon.
Ces actions principales sont :
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- de tonifier l’énergie de la Rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire,
- de transformer les mucosités, le Tan,
- de résoudre les toxines de l’alcool,
- d’harmoniser l’Estomac,
- de dissiper les stagnations d’aliment,
- de reconstituer les liquides organiques,
- d’arrêter la soif.
*Le pamplemousse est considéré comme un excellent digestif. Il favorise la digestion du bol alimentaire, surtout quand les aliments stagnent plusieurs heures dans l’estomac. Par son action de régulation et de tonification de l’estomac, il permet aussi de lutter contre les différents symptômes de nausées, de perte d’appétit, d’indigestion. On peut aussi en consommer en cas de ballonnement abdominal.
*Selon la médecine traditionnelle chinoise, une énergie de Rate déséquilibrée favorise la production de mucosités (de Tan) ou d’Humidité (concentration de liquide, graisses) dans l’organisme. Très souvent un des premiers signes de Tan est l’apparition de glaires, de crachats évacués par le Poumon. C’est à ce titre que le pomelo ou le pamplemousse sont considérés comme des antitussifs, des expectorants. Ils permettent aussi de lutter contre les toux chroniques avec mucosités abondantes.
*Par son action de régénération des liquides organiques, le pamplemousse est considéré comme un hydratant puissant et un désaltérant. Il combat ainsi les symptômes de soif, de gorge sèche. En MTC, il est dit qu’on ne devrait jamais avoir soif ! La soif est soit un signal d’alarme de « trop tard ». On a ainsi attendu trop longtemps avant de boire (je vous renvoie à mon cours sur la diététique). Ou bien, c’est un symptôme de chaleur interne lié à une alimentation trop riche, trop grasse, trop alcoolisée ou un épuisement du Yin des Reins. Dans tous ces cas de figure, on peut consommer du pamplemousse.
Que disent les recherches modernes ?
De très nombreuses recherches ont été faites à son sujet. C’est un anti cholestérol notoire, en particulier, il permet d’éliminer le mauvais cholestérol, l’LDL.
*Grâce à la présence de très nombreux antioxydants, comme beaucoup de fruits et légumes, il améliore l’élasticité des vaisseaux sanguins. Il contient entre autres de la narangénine qui a une action sur l’activité électrique du cœur.
*Il entre en synergie avec d’autres substances pour renforcer les défenses immunitaires de l’organisme et permet ainsi de prévenir de nombreux cancers.
*Il permet de lutter contre le « syndrome métabolique » qui prédispose à l’obésité.
*Un demi-pamplemousse contient les trois quarts des besoins en Vit. C journalier.
*Il contient une grande quantité de vit. B5 qui est bénéfique pour les ongles et les cheveux, ainsi que pour le système immunitaire.
*On y trouve de nombreux flavonoïdes, considérés comme anti-âge.
Mais aussi :
*Il nettoie les appareils digestifs et urinaires facilitant l’élimination des toxines.
*C’est un coupe-faim, mais aussi il est connu pour faciliter la fonte des graisses.
*Des recherches américaines rejoignent les données de la tradition en montrant que le pamplemousse renforce l’appareil respiratoire, élimine les déchets et favorise la respiration.
*De même que le citron, il permet de soulager les syndromes grippaux ou les rhumes.
*Actuellement on commercialise de l’extrait de pépins de pamplemousse qui est un puissant antibactérien, mais aussi un antifongique et un antiviral. Il est conseillé alors d’en prendre quelques gouttes trois fois par jour pour prévenir les attaques de l’hiver. On peut aussi en mettre quelques gouttes dans de l’eau en cas de gastro-entérite.
Deux à trois gouttes diluées dans un verre d’eau permettent de soigner les mycoses, les petites blessures, les lésions de l’herpès. Lors donc d’application externe, il est important de ne pas s’exposer au soleil : des tâches disgracieuses risquent alors d’apparaître.
Mode d’utilisation
Le pamplemousse peut être consommé cru, en jus, en décoction. Il entre dans la composition de très nombreux plats.
*La peau possède un grand pouvoir expectorant et digestif, mais il faut alors s’assurer que le fruit provient bien de l’agriculture biologique.
*Choisir les fruits les plus lourds, contenant donc beaucoup de jus. La peau doit être bien lisse, ferme, brillante et non tâchée. Il se conserve une semaine à température ambiante, voire plusieurs semaines dans le bac à légumes d’un réfrigérateur.
*En Chine, le jus et la pulpe servent à préparer une tisane qui soulage la fièvre : on fait macérer pendant toute une nuit un pamplemousse découpé en dés avec la peau, dans un demi-litre d’alcool de riz. Le lendemain, on fait bouillir à feu doux jusqu’à réduction au tiers. On y ajoute alors du miel. On met deux cuillères à soupe de ce breuvage dans du thé chaud 3-4 fois par jour. Cette préparation permet de potentialiser tous les effets vus précédemment
Contre-indications
*En modifiant les réactions enzymatiques du Foie, il faut éviter de prendre un jus de pamplemousse, ou des quartiers de celui-ci avec ses médicaments, si vous suivez un traitement. Il est dit qu’il faut attendre au moins quatre heures entre deux prises.
*Évitez, à cause de sa nature froide, d’en consommer en cas de diarrhées, de selles molles, liées à une faiblesse importante de l’énergie de la Rate.
*Éviter d’en prendre quand vous êtes en grande faiblesse constitutionnelle.
Conclusion
Voilà un fruit fort intéressant au vu de toutes les vertus préventives et thérapeutiques laissées par la tradition. Cependant, n’oubliez pas que le trop étant l’ennemi du bien, pas besoin de se précipiter sur ce fruit et d’en consommer outre mesure. Faites une cure de neuf jours avec une pause de plusieurs jours entre, partant du principe qu’un demi-pamplemousse suffit largement. Et surtout appliquer la règle suivante : « ne pas consommer de fruit après un repas ». Je vous ramène là aussi à mon cours sur la diététique.
Réponse à l’énigme du début : « une passoire ».
Et pour terminer sur une note plus poétique, voici lu pour vous dans un recueil de poésies vietnamiennes :
Le Hameau de Nguyêt biêu est truffé
De mandarines douces et de pamplemousses sucrées.
Tendant la main pour cueillir les fruits convoités,
Je trouble la musique folle des cigales en train de nasiller.
Pour celles et ceux qui découvrent mes travaux, je vous invite à suivre l’ensemble des conférences que j’ai mis sur You Tube et qui traitent de certains grands aspects de la prévention en MTC. Pour y accéder passer directement par la page d’accueil de mon site : voir lien.